L'Oraison
L'Oraison

Un jour, l’Enfant-Jésus ô jour par excellence !-
Me fit dans l’oraison mieux sentir sa présence.
Il me semblait le voir, la céleste faveur !
Je voulais l’embrasser, le presser sur mon cœur,
Lui dire mon amour et toute ma tendresse.
- Mon Jésus, lui dis-je, donne-moi une caresse.
Oh, viens, ne tarde plus, j’en brûle de désir.
- À ton vœu, dit Jésus, je ne puis qu’applaudir.
Mais je ne peux venir gardes-en la mémoire-
Qu’en portant avec moi la Croix qui fait ma gloire.
Tu ne peux m’embrasser qu’en embrassant ma croix,
Elle a fait les grands saints, elle honore les rois.
Ne crains pas de la prendre et méprise la terre,
La portant à nous deux, elles est toujours légère.
Le baiser de ma croix est le baiser d’amour.
Il t’assure l’entrée au céleste séjour.
Le veux-tu ? Je le veux. Le bonheur ineffable !
J’ai Jésus, j’ai sa croix, plus rien n’est désirable.
Ô Jésus ! Ô sa croix ! Ô trésor des trésors !