Dialogue ultime avec Jésus
Dialogue ultime avec Jésus
Il nous a quittés, il nous parle encore: le dernier feuillet manuscrit
du Père Marie-Antoine
Jésus, donne-moi ton amour !
Jésus, donne-moi des âmes !
Jésus, donne-moi la foi, la confiance, l’amour qui doit
accompagner ma prière pour qu’elle soit toute puissante.
Les flots de la lâcheté et de la malice humaine viennent
envahir mon âme. Saint Louis, ne laissez pas périr votre beau royaume de France !
Jésus, pitié, pitié ! Et ne regarde que les âmes fidèles qui prient, qui souffrent et s’immolent pour ta gloire.
Dans quel abîme je roulerais, Marie, si ta douce main ne me soutenait.
Jésus, l’ami fidèle au secours ! Sois ma vie, ma paix, mon bonheur.
À ma misère, à mon cri d’alarme, Jésus m’a répondu :
Aie confiance, mon fils ! Aie confiance, mon ami ! Aie confiance.
Pourvu que tu conserves la bonne volonté de me suivre pas à pas dans la voie que je t’ai tracée, cela suffit, je ferai le reste.
Sois sans crainte. Je me cache, mais je te protège, je te défends, je te garde, je te porte dans mes bras,
mais sans consolation sensible, comme avec du dégoût comme un homme fatigué qui s’étendrait sur un faisceau de dures épines.
Ne suis-je pas le bouquet de myrrhe ?
Des clous aigus ne percent-ils pas mes pieds et mes mains ? Et les épines qui enlacent ma tête Je te veux semblable à moi.
Eh bien, Jésus, j’accepte. Je t’aime et cela me suffit.
Cela suffit pour inonder mon âme de grâce et de bonheur.
Toi, notre compagnon inséparable dans la divine Eucharistie.
Oui, mon Dieu, je crois. Tu l’as dit : Je suis avec toi dans la tribulation.
Je le crois, tu es à côté de moi, et en moi.
Je crois que tu m’aimes infiniment.
Je crois que tu veux être aimé de moi, et je veux t’aimer et je t’aime.
Je te vois, dans cette hostie, plus beau, plus grand, plus magnifique que sur ton trône du Ciel.
Enfin va se réaliser ce vœu suprême de mon âme enflammée d’amour. Viens, viens, Seigneur Jésus !... Qu’il me baise des baisers de sa bouche.
Février 1907