Le Vénérable Père Marie-Antoine de Lavaur, capucin, appelé Le Saint de Toulouse (1825-1907)
  
 
 
 
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Marie-Antoine Pechberty son filleul d'Algérie

 MARIE-ANTOINE PECHBERTY SON FILLEUL D'ALGÉRIE

Lu dans "Voix de l'Exil" (1907)1

Le R.P. Directeur a reçu une lettre écrite à la nouvelle de la mort2 du T.R.P. Marie-Antoine par le père d'une famille de Tertiaires3 originaire du Quercy et depuis longtemps établie en Algérie. Le second enfant de cette famille porte le nom d'Antoine, le vénérable défunt était son parrain, du moins honoraire4. Nous lisons dans cette lettre:
      "Quelle douloureuse surprise! quelle perte immense pour tous ceux qui ont le bonheur de connaître et d'aimer le saint Père Marie-Antoine!...
      "Si Dieu avait daigné permettre que son petit filleul le revoie cette année, aux vacances, quelle douce consolation pour nous tous! Notre enfant5 frappait des mains à l'idée d'aller voir son chéri Parrain. A présent que ce Bienfaiteur est dans le ciel, il nous dit: "Je prendrai François-Irénée (le plus jeune des garçons dont un autre religieux de la Province est le parrain honoraire) par la main et nous irons tous deux les voir au ciel."
      "Cet enfant a eu beaucoup de chagrin en apprenant la triste nouvelle. Il pleurait à chaudes larmes, et, comprenant que le saint Frère Rufin6 devait être tout aussi désolé: "Papa, me disait-il, va-t-en à Toulouse voir le saint Frère Rufin, car il pleure, oui, il pleure."
      "..... Vous, Révérend Père, priez notre très puissant ami de veiller toujours sur nous du haut du ciel, et de nous obtenir la grâce d'aller l'y rejoindre avec nos cinq enfants. Vous serez exaucé, car il vous7 aimait beaucoup."

1. "Voix de l'Exil": Le journal des Capucins de Toulouse, exilés comme toutes les communautés religieuses de France, en 1903.
2. Le P. Marie-Antoine est mort le 8 février 1907.
3. Tertiaires: Membres du Tiers-Ordre franciscain, réservé à des laïcs ou des prêtres non religieux.
4. La P. Marie-Antoine est bien, le 19 décembre 1901, le parrain de l'enfant avec pouvoir donné à l'abbé Emile Dauzon, qui deviendra évêque d'Alger, de signer pour lui, comme l'atteste l'extrait de baptême présenté ici.
5. Notre enfant: Prénommé Marie-Antoine, et non Antoine, il a alors 5 ans.
6. Frère Rufin: Le fidèle compagnon du P. Marie-Antoine jusqu'à la mort du Père dans la solitude du couvent de Toulouse, devenu lui-même presque aveugle avec l'âge.
7. Le Gardien (le supérieur chez les Capucins) est alors, dans le couvent mis à leur disposition à San Pédro de Cardena, près de Burgos, le P. Marie-Ernest de Beaulieu (de Beaulieu: marque, accolée au nom, la commune d'origine), le biographe du P. Marie-Antoine qui publia du Père six biographies de 31 à 680 pages, pas moins de 1815 pages!


 

       L'APMA A RETROUVÉ LA FILLE DE MARIE-ANTOINE

         MARGUERITE PECHBERTY-PEYRON, QUI TÉMOIGNE



Bapteme_25.jpgLouis, le père de Marie-Antoine, avait l’habitude, chaque été, de quitter son Algérie natale pour se rendre à Lourdes et retrouver sa place parmi les Brancardiers.
« Gloire à vous, brancardiers, gloire à vous, soldats de la charité, chevaliers de la charité ! Vous êtes l’honneur de l’Eglise et l’espérance de la France !  Qu’as-tu fait sur la terre ? vous dira Jésus au grand jour. J’ai été brancardier de Lourdes. Ah ! c’est bien. Tu m’as soigné dans mon infirmité ! Tu m’as porté dans tes bras et sur tes épaules, tu m’as plongé dans la piscine ! C’est assez ! c’est assez ! Entre, entre dans mon royaume des cieux ! Brancardiers de Lourdes, votre place y est assurée ! Brancardiers de Lourdes, vous gagnez le ciel ! »
, les saluait le P. Marie-Antoine. Louis était l’un d’eux.

 Louis demanda au cher Père qu’il soit le parrain de son fils. Voici l’extrait du registre des Actes de Baptême du 18 décembre 1901 . « Je joins avec bonheur ma signature à celle de M. l’Abbé Dauzon qui a baptisé mon si cher petit filleul Marie-Antoine. Je souhaite de tout cœur et à sa chère et pieuse famille toute la bénédiction céleste ». Signé P. Marie-Antoine, Moine capucin du Couvent de Toulouse (Hte-Gar). Extrait du registre que le Père renvoie au vicaire Emile Dauzon de la paroisse Saint-Philippe à Alger, dûment signé, accompagné de cette lettre :


MA-Pechberty.jpg   Marie-Antoine Pechberty.
                                                                                         
          






 
lettre_p1b_25.jpglettre_p2_25.jpg
"Vive  Jésus ! Vive Marie !

En cours de mission à Engayrac (Lot et Garonne), en cette belle fête de Noël et de l’Epiphanie (1902)

La paix de Jésus et toutes les grâces et bénédictions célestes pour le cher petit ange et toute sa chère et pieuse famille !

Voici le cher extrait de Baptême, n’ayant pas le sceau du Couvent, j’y mets celui de mon cœur.

Je demeure tout vôtre à tous et toujours avec tous les vôtres dans le cœur bien-aimé de Jésus notre vie et notre amour, et dans celui de Marie Immaculée, notre consolatrice, notre douceur et notre espérance.

Non seulement je vous permets, cher ami et frère en Jésus et notre séraphique Père, mais je vous demande de me renouveler souvent la joie de recevoir des nouvelles de notre petit ange et de tous les siens.

Ne suis-je pas, maintenant, le père de son âme et ne faisant qu’un avec vous tous pour garder et sanctifier cette âme si chère à Jésus.

Il l’a fait naître près de sa crèche, à peu près au   même jour du mois où je suis
né moi-même, et  il le  fera grandir dans son divin cœur.

Toutes mes meilleures félicitations à la si bonne et si pieuse mère.
 
                                                                               Tout vôtre à tous en Jésus et Marie Immaculée


                                                                                                       Vive Jésus ! Vive Marie dans tous les cœurs ! »

                                                                                                                             P. Marie-Antoine                                                                                                               


 

                                                                                  ENTRETIEN AVEC MARGUERITE PECHBERTY-PEYRON


APMA. Nous avons retrouvé cette lettre du père de Marie-Antoine, le filleul du P. Marie-Antoine, adressée aux Capucins en exil. Certaines précisions devraient permettre d'identifier cette famille de Français d'Algérie si dévouée au Père et à Notre-Dame de Lourdes.

Marguerite. Je sais que ma grand'mère, qui était institutrice, était très active en matière d'œuvres et de religion, mais j'ignorais qu'elle était tertiaire.

APMA. Connaissez-vous la région d'origine de votre famille?

Marguerite. Effectivement, la famille de mon père était du Lot, très exactement de Bouzies.

APMA. Marie-Antoine, votre père, était-il le deuxième des enfants?

Marguerite. Exactement, d'une fratrie de cinq. François, le plus jeune, dont il est aussi question, devenu prêtre, est mort à la guerre.

APMA. Cette relation forte entre votre famille et le P. Marie-Antoine vous a-t-elle marquée?

Marguerite. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours connu les photos que nous possédions du P. Marie-Antoine. Elles faisaient partie de ces images, de ces icônes du temps jadis, qu'on nomme "photos de famille" et qu'on regarde, petite fille, par-dessus l'épaule de son père, avec les yeux émerveillés de l'enfance. Peut-être parce qu'on ressent déjà tout le beau et grave mystère -celui des choses de la vie, celui des choses qui sont et puis qui ne sont plus. Et à peine le cœur a-t-il le temps de se troubler à la question que déjà nous est donnée la réponse, au travers de la douceur du regard d'un homme très saint, qui semble nous dire: N'ayez pas peur, je dors ici, mais je veille pour vous là-bas. C'est bien tard que j'ai appris comment le P. Marie-Antoine est devenu le parrain de mon père. Mon grand'père paternel avait l'habitude, chaque année, de quitter son Algérie natale pour se rendre à Lourdes et s'occuper des malades. C'est là qu'il connut le P. Marie-Antoine qu'il aidera par la suite dans son projet de procession mariale aux flambeaux à la Grotte de Notre-Dame de Lourdes. Ainsi naquirent entre eux des liens d'amour profonds qui se transformèrent en liens familiaux à la naissance de mon père.
  


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