Les miracles... parlons-en avec le P. Marie-Antoine

PAROLE D'APÔTRE

Les miracles... parlons-en avec le P. Marie-Antoine!1


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Le miracle est le témoignage de Dieu par excellence, il est le sceau de la divinité. Croire à l’existence de Dieu et nier la possibilité du miracle, c’est être insensé. « Celui qui parle ainsi, dit Rousseau lui-même, ne mérite pas qu’on lui réponde, il faut le conduire à l’hôpital des fous. »

Le miracle est l'acte divin par excellence, il est le chef-d'œuvre de Dieu. Il est la plus haute affirmation de sa souveraine puissance et de sa grandeur infinie. Dieu seul peut le faire, parce qu'il n'appartient qu'à celui qui a fait les lois de la nature d'y déroger à volonté pour l'accomplissement de ses plans divins.

Dieu fait des miracles quand il veut, et toute la raison du miracle, dit saint Augustin, est dans la toute-puissance de celui qui l’opère.

Le miracle ne peut venir que de Dieu seul. Aussi, quand on dit: La sainte Vierge a fait un miracle, tel saint a fait un miracle, on veut dire simplement: C'est par l'intercession de la sainte Vierge ou de tel saint, et dans le but de les faire honorer, que Dieu a fait un miracle.

Tout est miracle dans la création, dit encore saint Augustin, et personne n’y prend garde, parce que ces miracles sont toujours sous nos yeux. Alors, que fait le Seigneur, pour ne pas se laisser oublier par ses enfants et pour affirmer à la fois sa puissance et son amour ? Il se réserve de faire en temps opportun certains prodiges qui sortent entièrement du cours ordinaire de la nature. Ces prodiges ne sont pas plus grands que les premiers, mais ils sont insolites, cela suffit.

Il y a toujours eu des miracles et il y en aura toujours, parce que toujours Dieu voudra s'affirmer et affirmer la gloire de ses saints, et il les multipliera d'autant plus qu'on les niera davantage. "Si vous ne croyez pas à mes paroles, dit Jésus, croyez du moins à mes miracles. Ils rendent témoignage de ma divinité."

Toute la règle du symbolisme des miracles se trouve merveilleusement renfermé dans ces mots de saint Paul, le sublime philosophe de l’Evangile : « Le chrétien ne doit jamais arrêter ses pensées ni ses affections à ce qui est visible et temporel, mais il doit toujours chercher ce qui est invisible et éternel. Cette règle doit nous servir non seulement pour comprendre les miracles, mais aussi pour les demander et les obtenir, elle doit nous diriger dans toutes nos actions comme dans toutes nos prières ».

Dieu n’agit que dans un but surnaturel. Le chrétien ne doit pas avoir d’autre mobile. Il lui est permis de posséder les biens de ce monde et de travailler même à les acquérir, il lui est permis de les demander au Seigneur, qui est la source unique de tout bien, et à Marie qui en est la souveraine distributrice, mais sous réserve que ce ne soit jamais au détriment du salut de son âme et des biens éternels. Il faut toujours que le non essentiel soit subordonné au principal et que l’unique nécessaire soit préféré à ce qui est périssable et passager.
Cette grande règle, que nous oublions trop souvent, Marie la suit toujours. Dans tous les miracles qu’elle opère, elle a toujours en vue la conversion des âmes ou leur progrès spirituel, le triomphe de l’Eglise et la plus grande gloire de Dieu. Aussi les miracles qu’elle accomplit dans les cœurs sont-ils bien plus nombreux et bien plus merveilleux que ceux qui frappent nos yeux. C’est dans ces miracles, que les anges seuls contemplent, qu’il faut admirer sa puissance, sa sagesse et son amour. Que de ressorts cachés elle est obligée de mettre en jeu, quelle force continue et quelle douceur inépuisable elle est obligée de déployer pour triompher de nos tristes résistances et préparer ainsi les voies à la grâce et à l’inspiration intérieure qui nous presse et nous sollicite. Si nous pouvions soulever le voile qui couvre les secrets des cœurs, quel serait notre émerveillement !

La résurrection d’un mort nous jette dans la stupeur et l’admiration, et la résurrection d’une âme passe inaperçue ! Quel aveuglement que le nôtre !

Vous pouvez tout demander à Marie, elle peut par sa prière autant que Dieu par sa puissance. Les Pères de l’Eglise l’appellent «Omnipotentia supplex», la Suppliante toute-puissante. Allez à Marie, dit saint Jean Damascène, allez à elle en toute confiance. Demandez-lui les miracles que vous voudrez, il n’en est pas qu’elle ne puisse faire : elle est le grand laboratoire des miracles de Dieu. Mais c’est à nous de comprendre les miracles qu’il nous importe le plus de demander, c’est à nous de comprendre que l’âme doit passer avant le corps, qui n’est, comme dit Platon, que le vêtement de l’âme. Mais ce n’est pas ce qui se passe, et, encore une fois, quel aveuglement que le nôtre. Nous allons trouver notre Mère du ciel et nous ne lui demandons pas les choses du ciel ! Nous lui demandons la santé du corps et nous ne lui demandons pas la santé de l’âme, nous lui demandons les richesses, les consolations du temps, et nous ne lui demandons pas les richesses et les joies de l’éternité ! Aussi l’Eglise met-elle dans notre bouche cette admirable prière : « Mon Dieu, enseigne-nous ! »
L’ange n’a pas dit à Marie : Je vous salue, vous qui avez eu en partage la fortune, la santé, la beauté, la gloire, le plaisir, mais il lui a dit : Je vous salue, pleine de grâce. Allons donc à Marie, dit saint Bernard , pour lui demander avant tout la grâce. C’est de la grâce seule dont nous avons besoin, parce que c’est par la grâce seule que nous avons le bonheur, la vie et le salut.

Les maladies du corps, ne l’oublions pas, sont souvent utiles au salut. Elles servent à nous détacher de la terre, à nous faire rentrer en nous-mêmes, à expier nos péchés, à embellir notre couronne. Mais les maladies de l’âme ne servent qu’à notre malheur . Marie, si nous le lui demandons, nous en guérira toujours.

Une mère de famille protestante, à la conversion de laquelle son mari catholique travaillait depuis douze ans, triomphant des préjugés qu’on lui avait inspirés dès sa naissance contre la Sainte Vierge, porta elle-même à la Grotte son enfant malade et infirme. C’était au mois de septembre 1872. La Sainte Vierge ne guérit pas cet enfant. J’eus l’occasion de voir quelque temps après cette pauvre mère dans la ville qu’elle habite. Elle était toute découragée et, on le comprend, décidée moins que jamais à se convertir.
-Si votre enfant n’a pas été guéri, lui dis-je, ce n’est pas une raison pour en vouloir au Bon Dieu ou à la Sainte Vierge. Il y a un plus grand miracle à faire que celui-là, et ce miracle certainement la Sainte Vierge le fera, elle est si bonne. Il est impossible de la prier sans recevoir quelque grâce. Mais précisément parce qu’elle est si bonne, vous comprenez qu’elle nous accorde toujours la grâce qui nous est la plus nécessaire. Vous êtes assez intelligente pour comprendre ce que cela veut dire.
-Vous voulez dire, mon Père, qu’il me faut devenir catholique ?
-Certainement, c’est bien cela qu’il faut désirer avant toutes choses, et c’est cela surtout que vous auriez dû demander à la Grotte, vous l’auriez obtenu. Demandez-le aujourd’hui et vous l’obtiendrez. Pour votre enfant, n’en soyez pas en peine. Si la Sainte Vierge l’a laissé infirme, ce n’est certainement que pour son bonheur. Voyez sainte Germaine, la pauvre bergère de nos campagnes, la Sainte Vierge l’aimait beaucoup.  Elle était orpheline, la Vierge était sa mère, et cependant elle l’a laissée infirme toute sa vie. C’est que ses infirmités, sa pauvreté et ses souffrances devaient se changer pour elle en perles et en diamants dans le ciel.
-Tout cela est très bien, mon Père. Mais me convertir c’est autre chose. Je le voulais quand j’ai été à la Grotte, mais maintenant je ne le veux plus.
-Dites que c’est le démon qui ne le veut pas. Mais sachez que la Sainte Vierge le veut. Il m’est facile de vous le prouver : disons ensemble un Ave Maria à Notre-Dame de Lourdes, et vous verrez. Elle hésite un long moment, mais, grâce à mes instances, elle consent enfin à dire l’Ave Maria. Le miracle était obtenu. Huit jours après, j’avais le bonheur de recevoir son abjuration et elle celui de recevoir dans son cœur pour la première fois, en même temps que son heureux époux, Celui dont la vue ravit les saints et les anges et dont la présence fait goûter à nos âmes les délices du ciel. Son époux servant d’interprète à l’heureuse néophyte, m’a écrit déjà deux fois en son nom pour m’exprimer son bonheur.
« Ah ! mon Père, s’écrie-t-il dans chacune de ses lettres, que nous sommes heureux depuis le jour où le Seigneur vous a envoyé parmi nous! Quel bonheur ! quelle paix ! quelle joie dans notre petite famille ! c’est le ciel ! Notre pauvre enfant est toujours infirme, mais que la volonté de Dieu soit faite. Ce qu’il nous fallait surtout, c’était la conversion de sa mère. Il y a douze ans que je la désirais et que le bonheur nous était refusé à tous ! Et ce que j’avais désiré si longtemps s’est accompli en un instant. Que la Sainte Vierge est bonne, qu’elle est puissante, Marie ! Aussi, tous les jours nous la prions en famille et nous sommes remplis d’ineffables consolations.

Voici un autre miracle de conversion accompli
par Marie-Immaculée encore sous les yeux du P. Marie-Antoine à Lourdes  :
-Mon Père ! mon Père ! Je vous en supplie, convertissez ma mère ! disait en pleurant près de la Grotte de Lourdes un jeune ecclésiastique, grand séminariste à Montpellier. Convertissez ma pauvre mère, elle est protestante. J’ai réussi à l’amener à Lourdes, et elle ne veut pas se convertir.
-Mon ami, lui dis-je, vos prières sont trop ferventes et votre demande trop légitime pour que vous ne soyez pas exaucé. Où est votre mère ?
–La voici, et il la conduit devant moi.
-Madame, lui dis-je, il est impossible d’avoir un fils si bon sans être très bonne, et il est impossible, quand on est bonne comme vous, de ne pas aimer la Sainte Vierge. Or les Protestants ne l’aiment guère. Non, non, vous ne pouvez pas rester protestante. Venez avec moi, je me charge de vous éclairer et de vous prouver, sans beaucoup de peine, que si réellement vous voulez la gloire de Dieu et le salut de votre âme, vous devez rentrer au bercail de l’Eglise catholique, que vos malheureux pères ont abandonnée. Elle vient vec moi, je l’instruis, je lui fais dire l’Ave Maria, et bientôt elle se jette à mes pieds, verse d’abondantes larmes, demande à se confesser, et quelques heures après, ayant fait son abjuration dans la Grotte, la Sainte Vierge la rendait à son fils catholique, et fervente catholique.
Voici la lettre qu’elle m’a adressée, il y a que quelques jours à peine :
« Je vous remercie de l’attention que vous témoignez à votre enfant en Notre-Seigneur. Depuis que votre main, au nom de Jésus-Christ, m’a ouvert le giron de l’Eglise, je goûte un doux et réel bonheur. Vous y avez spécialement contribué, Révérend Père, par vos instances réitérées, vos pressantes sollicitations, votre ardente charité. Depuis cet heureux jour, aucun doute n’a troublé mon âme, ma foi se ranime de plus en plus, et je puis apprécier sainement et sans préjugés la sublimité et la grandeur de cette unique religion dont j’ai le bonheur de faire partie, et dont je goûte les suaves et sublimes enseignements.
"Comme j’ai tressailli de joie et d’allégresse quand, pour la première fois, j’ai reçu dans mon âme Jésus-Eucharistie ! J’ai senti en moi la présence de ce Dieu infini, caché dans une petite hostie . Mon cœur s’est ranimé et réchauffé à ce contact divin. Alors mes yeux se sont entièrement ouverts à la vraie lumière. J’ai compris à ce moment-là que tout le secret du catholicisme était là, que de là il tirait sa force, sa grandeur, sa charité. Que l’Eucharistie, c’était le lien puissant qui unissait l’âme à Dieu par une communion continuelle. J’ai compris alors pourquoi l’on trouvait tant d’héroïsme, tant de sacrifices, tant d’abnégation dans cette religion. Rien ne m’a étonnée de ce qu’ont fait ces âmes fortes tombées dans l’arêne sous les coups des bourreaux, ces courageux missionnaires morts dans des pays lointains, ces hommes qui, abandonnant fortune, gloire, honneurs, richesses, se dévouent à l’apostolat et consacrent leur vie et leurs biens au soulagement et à la conversion de leurs semblables.
"Je vous remercie, Révérend Père, du grand bien que vous avez fait à mon âme et des souhaits que vous formez pour le bonheur de ma famille, et, en particulier, pour ce cher enfant qui se voue aussi à l’apostolat. Je désire qu’il ramène au bercail beaucoup d’âmes égarées comme la mienne ».

Un des hommes les plus intelligents que j’ai rencontrés dans ma vie, médecin très distingué, me dit un jour en parlant de Lourdes une parole profonde :
« -Mon Père, me dit-il, le fait de Lourdes est pour moi le plus important et le plus significatif qui existe depuis la manifestation du Christ. Je le regarde comme une seconde révélation faite par Dieu à la terre. »
Rien de plus vrai que cette parole, et plus on la médite, plus on la trouve lumineuse et saisissante.
Le monde, en effet, n’est-il pas redevenu païen ? Comme au temps du Christ, tout n’y est-il pas dieu excepté Dieu lui-même ? Il fallait donc que Dieu frappe en justicier... ou qu’il intervienne de nouveau en Père miséricordieux. Marie, notre Mère, a obtenu cette nouvelle intervention.

Oui, le fait de Lourdes est, par excellence, la révélation de la miséricorde. Jamais, depuis la prédication de l’Evangile, les miracles n’avaient été ni si grands ni si nombreux.
A ceux qui lui demandaient : Êtes-vous le Christ ? Jésus se contentaient de répondre : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés
». « Bienheureux ceux qui croient en moi, malheur à ceux qui luttent contre moi. »
A ceux qui demandent si la Sainte Vierge a réellement apparu à Lourdes, Marie fait la même réponse : « Venez à ma Grotte.  Ici, les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent et les pauvres sont évangélisés."
Je suis la Mère de Dieu. Voyez les miracles de ma puissance. Je suis la Mère des hommes. Voyez les miracles de mon amour.


1. Cette page est tirée du Lis Immaculé 1: A Lourdes ce que j'ai vu et entendu et du Lis Immaculé 2: Merveilles et secret de Notre-Dame de Lourdes du P. Marie-Antoine, réédités en mai 2008 pour le premier, et en mai 2009 pour sa suite (suite). Présentation et commande Cliquer ici


 
Comment le P. Marie-Antoine "aidait" la Sainte Vierge à faire ses miracles2


Anastasie Fabre, de l'hôpital de la Grave, de Toulouse, en 1877, souffrait d'une ostéomiélite, qui se manifestait par des plaies affreuses, une surtout au milieu du front qui la défigurait et la rendait un objet d'horreur. Venue à Lourdes pour demander le secours de Marie, elle aperçoit le P. Marie-Antoine sur l'esplanade, et la compagne à qui elle était confiée, de s'écrier: "Allons lui demander de prier pour nous!"
Le Père les fait prier elles aussi, et là même, à genoux dans la poussière, disant avec elles les invocations. Puis il soulève le bandeau, fait sur la plaie sans montrer aucune répugnance le signe de la croix avec son pouce. "Enlevez ce bandeau, dit-il, il sera maintenant inutile. la Sainte Vierge va vous guérir." Il en fut ainsi, le mal a disparu et le bandeau a été rejeté à jamais.


 
2. Extrait de la biographie "Le Saint de Toulouse", Vie du Père Marie-Antoine, par le P. Ernest de Beaulieu, édition de 1928 p. 220. Réédition, 3e tirage en 2006 (suite)





 

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