Le Vénérable Père Marie-Antoine de Lavaur, capucin, appelé Le Saint de Toulouse (1825-1907)
  
 
 
 
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1. Le P. Marie-Antoine commis-voyageur

SAINT ANTOINE DE PADOUE A CONFIÉ AU SERVITEUR DE DIEU LE P. MARIE-ANTOINE
LA RENAISSANCE DE SA DÉVOTION A LA FIN DU XIX° SIÈCLE


L'ŒUVRE DU PAIN DES PAUVRES DE SAINT ANTOINE

 
1.LE COMMIS-VOYAGEUR DE SAINT ANTOINE par le P. Ernest-Marie de Beaulieu Ed. 1946 pages 29 à 32
 
 
Lorsque l'âge et le malheur des temps eurent ralenti son ardeur missionnaire, Dieu lui confia un labeur nouveau: la restauration du culte de saint Antoine de Padoue.

A Saint-Gaudens, une personne pieuse lui avait fait don de son image et il l'avait placée sur sa table de travail, mais il ne le connaissait guère que comme le Saint populaire, qui accomplit beaucoup de miracles, qui fait retrouver les objets perdus.

A son entrée au Noviciat, il prit le nom d'Antoine, uni à celui de Marie. Il étudia le Saint de plus près et reconnut en lui un ardent champion de la pauvreté, un aimable contemplatif, et surtout un merveilleux apôtre, image si parfaite de saint François, qu'il trouva pour exprimer cette ressemblance ce mot de génie: Comme Jésus est le Verbe du Père céleste, saint Antoine est le Verbe du Patriarche séraphique.

Il conçut pour lui une dévotion très tendre et s'appliqua à le faire connaître. Hélas! à Toulouse même, où le Saint prêcha, il était oublié et ce n'était pas chose facile d'y restaurer son culte. Un jour pourtant, on voulut recevoir à la Basilique de Saint-Sernin une relique insigne qu'il rapportait d'Italie, et lui permettre à cette occasion de prêcher le panégyrique de son Patron.
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Mais Dieu allait enfin combler les vœux du zélé Capucin et forcer toutes les portes, afin de faire rentrer en triomphateur le grand Saint de Padoue.

Mademoiselle Bouffier, une pieuse lingère de Toulon, ne pouvait ouvrir son magasin. Elle invoque saint Antoine et lui promet du pain pour ses pauvres. Il n'en faut pas davantage: une œuvre nouvelle est fondée qui va faire le tour du monde.

Plaque-Brive2.jpgDepuis deux ans, elle fonctionne dans l'intimité et le P. Marie-Antoine, qui en entend parler, demande des détails. La lettre qu'il reçoit le jette dans un saint enthousiasme. Insérée dans la Semaine Catholique de Toulouse, reproduite par la presse religieuse de tous les pays, cette lettre provoque l'imitation, et l'on voit partout se dresser la statue de saint Antoine, placé comme le portier de Jésus à l'entrée des églises, avec des troncs destinés à recevoir les demandes et les promesses, les offrandes et les actions de grâce.

C'est un renouveau du culte du saint Thaumaturge, qui n'a jamais vu, même aux époques de grande foi, tant de clients au pied de ses autels. Ce n'est plus seulement à Toulon que coule le fleuve d'abondance: toutes les paroisses,


Saint Antoine de Padoue au sanctuaire franciscain des Grottes de Brive où le P. Marie-Antoine aimait se retirer et prêcher comme  le rappelle cette plaque dans le sanctuaire.


toutes les communautés religieuses et même les oratoires privés voient affluer les ressources, et les œuvres s'y alimentent et les pauvres y trouvent un précieux secours.

Associé à la naissance de l'œuvre, le P. Marie-Antoine semble désigné par le Saint de Padoue lui-même pour en être le propagateur attitré. Avec quelle joie il accepte cette charge, s'appelant lui-même le commis-voyageur de saint Antoine. Il se fait son panégyriste éloquent et enthousiasme, le montrant, héros d'une épopée magnifique, revenant comme marteau des hérétiques et père des pauvres, pour restaurer la piété et la charité, rappeler le devoir social et ramener les âmes à Dieu.

Il est sur tous les chemins, à Poitiers, à Sète, à Reims, à Nice, à Nancy, à Bordeaux, à Nîmes, tandis que de Toulouse, il dirige comme d'un centre, tout le mouvement antonien, devenant avec Mademoiselle Bouffier, le grand bienfaiteur des pauvres.

"Saint Antoine, dit-il dans son style ingénieux, est venu de loin à un port de mer, comme le petit navire chargé de pain dont parlent les Proverbes, et il s'est établi à Toulon, puis à Bordeaux, pour pouvoir naviguer à travers toutes les mers, atteindre toutes les plages, régner dans tous les continents et y préparer le règne du grand Roi, qu'il porte dans ses bras."

En même temps qu'il prêche, son petit opuscule des Grandes Gloires s'en va partout gagner les cœurs au saint Thaumaturge.

C'est, à la fin de sa carrière, la récompense de son zèle et la grande joie de sa vie que le succès de cette œuvre qui répond si bien à ses aspirations intimes, à sa dévotion franciscaine et à son amour des pauvres. Ceux-ci à son parloir de Toulouse l'environnent et le harcèlent plus que jamais. Les facteurs ploient sous le poids des lettres qu'il reçoit chaque jour et c'est un miracle de saint Antoine qu'il puisse suffire à cette correspondance.

Une vénérable supérieure du Tiers-Ordre a pris sur elle l'administration matérielle des aumônes, et il en résulte une œuvre complexe, dans laquelle semblent poindre toutes les œuvres sociales qui ont été créées depuis.

 
Fresquepp.jpg
Fresque du peintre Jean Ningres (1927) au-dessus du maitre-autel de l'église Saint-Antoine à Cognac,
où sont représentés à droite le P. Marie-Antoine, la maman aveugle, miraculée, et ses deux enfants, et le Frère Rufin
le fidèle compagnon du Père.


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