Marie, ses missions... parlons-en avec le P. Marie-Antoine
PAROLE D'APÔTRE

avec le Père Marie-Antoine1
SA MISSION
Voilà la première mission de Marie:
Croître de plus en plus en grâce et parer de plus en plus son âme pour plaire au Seigneur. Chacun de nous a cette même mission à remplir : chacun de nous, en effet, n’a-t-il pas la gloire de recevoir dans son âme par la Communion le même Dieu et de l’enfanter d’une manière mystique dans le cœur de ses frères par ses exemples, ses prières, son apostolat ? Comment remplissons-nous cette grande et sublime mission ?...
Marie, grâce à l'exemption
de la loi commune de la faute originelle, peut arriver jusqu’au trône de Dieu : les deux suivantes qui l’y accompagnent, dit saint Bonaventure, sont l’angélique et l’humaine créatures. Le baiser qu’elle y reçoit, c’est la promesse de salut de l’une et de l’autre, par le Fils divin qui naît de ce baiser d’amour. Elle offrira elle-même ce Fils bien-aimé comme une hostie salutaire, et ainsi s’accomplira le salut de la création tout entière.
Marie et l'Église sont inséparables du Christ: l'une lui donne son corps humain, l'autre son corps mystique. Elles sont donc à côté du Christ dans le plan divin, et elles y sont les premières avant toutes les autres créatures. C'est l'opinion de tous les docteurs, la liturgie la consacre et lui donne une divine autorité.
Pour remplir cette mission sublime, Marie reçoit, dès le jour de l’Immaculée-Conception, le baiser du Père; le jour de l’Incarnation, celui de l’Esprit-Saint, et le jour de la naissance de Jésus, celui du Fils de Dieu devenu son fils. C’est ce baiser qu’elle demandait de toute éternité pour sauver son peuple.
Marie sera assez grande,
Marie sera assez généreuse, Marie sera assez forte ! Voyez-la debout au pied de la croix ! Sept glaives percent à la fois son cœur, et elle ne chancelle pas, et elle ne s’appuie pas ! Elle consent à ne pas donner le dernier baiser à son Fils dans les bras de la mort pour le donner à l’homme qui, en tombant dans ses bras, revient à la vie. Elle consent à être appelée Femme par un Fils qui expire, pour être appelée Mère par un fils qui renaît !
Ce qui a été accompli une fois
à Bethléem et sur le Calvaire se continue chaque jour au saint sacrifice de la messe : là le prêtre remplace Marie. Seul, debout à l’autel, tandis que les anges tremblent et adorent, il contemple dans ses mains le même Jésus que Marie contemplait à Bethléem, et il immole, pour le salut du monde, le même Jésus que Marie immolait sur le Calvaire. Grâce au sacerdoce catholique et au saint sacrifice de la messe, l’Incarnation et la Rédemption ont ainsi acquis un état permanent, et comme Marie ne pense qu’au salut du monde, ne désire que le salut du monde, ne soyez pas étonnés si elle demande qu’on dresse des autels, et si, pour cela, elle appelle les prêtres.
Le Fils de Dieu, qui a demandé à Marie
son consentement pour naître pour nous, le lui a aussi demandé pour mourir pour nous, et comme ses dons sont sans repentance et ses plans toujours invariables, Jésus qui n’a pas voulu être à Bethléem sans Marie, ni au Calvaire sans Marie, n’est jamais non plus à l’autel sans Marie. Oui, toujours il faut l’Immaculée-Conception entre nous et Jésus : il faut l’Immaculée-Conception pour l’enfanter, il faut l’Immaculée-Conception pour l’immoler.
1. Cette page est tirée des œuvres du P. Marie-Antoine Le Lis Immaculé (suite), La Sainte Amitié, Vatican 1 et l'Infaillibilité (suite), et le Pieux Pèlerin.