Le Vénérable Père Marie-Antoine de Lavaur, capucin, appelé Le Saint de Toulouse (1825-1907)
  
 
 
 
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L'Eucharistie... parlons-en avec le P Marie-Antoine

PAROLE D'APÔTRE

L'Eucharistie... parlons-en avec le P. Marie-Antoine!1


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« Je suis le pain de vie, dit Jésus : Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et je demeure en lui. Je suis la fontaine de vie : celui qui boit de mon eau n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai rejaillira jusqu’à la vie éternelle. Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive et qu’il s’enivre au torrent de mes délices et qu’il se rassasie de bonheur et de paix, car mon sang est réellement un breuvage, et ma chair est vraiment une nourriture. Heureux celui qui a toujours soif de ce breuvage divin, heureux celui qui a toujours faim de cette nourriture céleste ! Je suis le Pain des anges et le Viatique des pèlerins. Venez, mes enfants ! Venez ! Rassasiez-vous, enivrez-vous de ce vin qui donne un avant-goût des délices des cieux ! »

 

« La soif d’un bonheur infini vous poursuit sans cesse, c’est moi qui ai mis cette soif dans votre cœur. Vous demandez ce bonheur, vous cherchez ce bonheur. Ne craignez pas, je puis vous le donner, je suis le Tout-Puissant. Je veux vous le donner, je suis votre Père. Quel est celui d’entre vous qui donnerait à ses enfants une pierre, quand il demande du pain, ou un serpent, quand il demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un œuf ? Or, si vous, pères de la terre, ne pouvez refuser à votre enfant ce dont il a besoin, comment moi, votre Père du ciel, pourrais-je refuser à votre âme ce bien infini dont elle a une faim dévorante, ou à la place de ce bien infini vous donner tout autre bien quelconque qui la laisserait dans le vide et la douleur ? Non, mes enfants, ce bien infini le voici : c’est moi-même, et il n’y en a pas d’autre. C’est moi qui veux me donner à vous. Le bonheur infini dont se nourrissent les anges et les saints dans le ciel, sera votre partage sur la terre ! Venez ! Venez, enfants bien-aimés ! Enivrez-vous, rassasiez-vous ! »

 

Il n’y a qu’un Dieu qui puisse parler ainsi à sa créature. Il fallait l’amour infini pour combler une distance infinie, et comme le propre de l’amour est de se donner soi-même, l’amour ici étant infini, il faut que le don soit infini : voilà l’Eucharistie, voilà la Communion. Donnez-moi un cœur qui aime, dit saint Augustin, et il n’a pas besoin d’autres preuves, il a compris le mystère ineffable. Oui, donnez-moi un cœur qui aime, un cœur qui a de grands désirs, de grandes aspirations. Un cœur qui se sent à l’étroit dans le monde, un cœur qui a soif de bonheur dans ce pèlerinage de la vie, un cœur qui a besoin du ciel, celui-là me comprendra. Mais si vous me donnez un homme sans cœur, que voulez-vous qu’il comprenne ici ?

 

Si Jésus notre Dieu ne s’était pas donné lui-même, aurait-il pu dire qu’il nous aime comme un Dieu doit aimer ? Et s’il se donne lui-même, pouvez-vous dire qu’il ne vous aime pas, et pouvez-vous craindre qu’il vous refuse quelque chose ?

 

L’Eucharistie, c’est le triomphe, c’est la logique de l’amour. L’Eucharistie, c’est l’homme avec Dieu. L’Eucharistie, c’est la religion tout entière. La Communion, c’est la vie, comme la désunion est la mort. Elle est pour le monde moral ce qu’est l’attraction pour le monde matériel. La variété dans l’unité, voilà la grande loi de tout ce qui existe. Et l’Eucharistie, c’est le sacrement de cette divine unité, et, par conséquent, le chef-d’œuvre et le triomphe de la sagesse de Dieu, comme elle est le chef-d’œuvre et le triomphe de son amour.

 

L’Eucharistie est aussi le triomphe de sa puissance. Pour établir ce sacrement, il fallait multiplier les prodiges, et les prodiges sont multipliés : il fallait faire plier sous le joug de la foi la raison superbe et orgueilleuse, et la raison s’est humiliée, et tous les plus grands génies ont cru, et ils ont adoré en silence le Dieu caché, le Dieu anéanti sous de viles apparences. Et ainsi, ce que l’esprit de l’homme n’aurait jamais conçu, ce que le cœur de l’homme n’aurait jamais osé espérer, ce que les yeux de l’homme n’auraient jamais cru voir, nous le voyons tous les jours, nous l’adorons tous les jours, nous l’aimons et nous en vivons tous les jours.

 

L’Eucharistie est donc à la fois la gloire de Dieu et la gloire de l’homme. La gloire de Dieu : elle prouve la grandeur de son amour en l’abaissant jusqu’à nous. La gloire de l’homme : elle prouve la grandeur de son origine et de sa destinée en l’élevant jusqu’à Dieu. L’Eucharistie est le triomphe de Dieu et le triomphe de l’homme, elle est le centre de tout, la raison de tout, l’unique fin de toutes les oeuvres divines, l’unique fin de toutes les oeuvres de l’homme. 

 

Vous êtes faibles, imparfaits, tristes, découragés, accablés de sollicitations, de travaux, de fatigues, de tentations de toute espèce : venez, venez, Jésus vous appelle. C’est alors qu’il faut communier souvent, tous les jours si vous le pouvez. Plus le malade souffre, plus le médecin multiplie ses visites. Ce n’est qu’au ciel que l’Eucharistie sera notre récompense, sur la terre elle est avant tout notre remède. Ne cherchez pas la consolation sensible sur la terre, communiez avec Jésus, victime et pèlerin comme vous. Au ciel vous communierez avec Jésus triomphant et glorieux. Ne dites pas je ne suis pas digne, ce n’est pas pour les anges et les saints que Dieu reste sur la terre, c’est pour les pauvres pécheurs.

 

Saint Bonaventure, le docteur séraphique, avait un jour succombé à cette tentation. Voyant d’une part la grandeur infinie de Dieu et de l’autre son néant et sa misère, il se privait depuis plusieurs jours de la Communion et se contentait d’assister à la Messe. Mais Dieu, par un miracle, lui fait connaître sa volonté : au moment où le prêtre rompt l’hostie, un fragment se détache et vient se placer dans sa bouche, et le saint entend dans son cœur cette parole qu’il répétait ensuite sans cesse à ses religieux, comme il nous le rapporte lui-même : « Un seul désir, un seul soupir d’amour vaut mieux que cent années de crainte. » Jésus n’est pas venu sur la terre pour porter la crainte, mais pour porter l’amour, la paix, la joie, la dilatation du cœur. Le parfait amour chasse toujours la crainte.


1. Cette page est tirée de l'œuvre du P. Marie-Antoine Le Lis Immaculé. Pour en savoir plus (suite)

 

 


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