Religion et Politique
L'ŒUVRE ÉCRITE DU PÈRE MARIE-ANTOINE RÉÉDITÉE
PARU EN MARS 2017
Editions du Pech
RELIGION ET POLITIQUE
DES PRINCIPES AUX RÉALITÉSCHRÉTIEN ET CITOYEN EN FRANCE
Nous entrons avec ce livre, dans l’œuvre et la vie de résistant du P. Marie-Antoine. Encore qu’un missionnaire est toujours résistant, résistant au mal, dans un amour combatif, et d’abord pour chacune des âmes rencontrées en pèlerinage au confessionnal ou dans la rue. Ce qui lui faisait dire : « J’en ai tant portées que mes épaules en sont toutes courbées.» Il a été, nous l’avons vu, résistant déjà pour et dans sa fidélité à l’Église et à son Chef, avec ses livres « Vatican1 - l’Infaillibilité du Pape », ou « le Clergé et le Peuple ». Il l’a été en pointant du doigt l’évolution des mœurs de son temps, toujours d’actualité hélas, avec « Nos Plaies sociales et la Mission de Bernadette. »
Mais quand il s’est agi de combattre les lois de haine anticléricale de la France qui viole toutes ses traditions, même sur le plan des idées un devoir de réserve s’imposait à lui, le missionnaire de tous. « Religion et Politique », dont le titre de la première édition était « Manuel du bon Français ou les vrais principes religieux et politiques », est publié en 1871 après la défaite désastreuse de la guerre de 1870 qui a rendu le pays exsangue et en proie à la guerre civile. Il l’est anonymement, comme l’indique le « Préliminaire » à son texte, même s’il lui fut aussitôt et toujours attribué. Par la suite, l’encouragement, par la lettre encyclique Inter innumeras sollicitudines de Léon XIII du 16 février 1892, au ralliement à la République et à l’unité des Catholiques pour défendre leurs idées, lui donnera le droit de parler. Ce que nous verrons dans la suite de ses écrits à partir des années 1890, que nous aurons à rééditer.
Revenons au livre que nous vous présentons aujourd’hui aux Éditions du Pech, « Religion et Politique Des Principes aux Réalités». Il est des principes sur lesquels on ne doit pas transiger, nous dit-il. « Ce sont les lois, les principes, les traditions qui font vivre une nation, et c’est le sol de la patrie qui garde nos autels, notre berceau, notre foyer, notre tombeau et le trésor de nos gloires, de nos grandeurs passées, de nos espérances futures. Donc, après Dieu et la religion, c’est le sol, ce sont les lois fondamentales de la patrie que nous devons le plus aimer sur la terre, et c’est pour elles, s’il le faut, que nous devons mourir. La religion nous en fait un devoir sacré. »
Mais, écrit-il plus loin, « les lois, n'ont plus de sanction. Les promesses, les engagements, les serments ne sont rien. La force seule aurait le dernier mot. Or, jamais les nations n’ont été civilisées, sinon par la religion. Aucun autre moyen connu n’a de prise sur l’homme à l’état de nature. L’homme en rapport avec Dieu est sublime, et son action devient alors créatrice. Mais, s’il se sépare de Dieu, s’il agit seul, il ne cesse pas d’être puissant, car c’est un privilège de sa nature. Mais il n’est puissant que pour détruire. »
Le P. Marie-Antoine distingue trois chapitres : Être bon français en étant fidèle à Dieu, être bon français envers la patrie, être bon français envers la famille. Avec, comme conclusion de fond, un dernier chapitre tout d’espérance en l’avenir par la foi en un Dieu vainqueur, nécessairement vainqueur. Le remède n’est jamais loin du mal, si l’on regarde bien.
Les lois fondamentales propres à la France, immuables de Clovis à Louis XVI, pouvaient être reconnues par beaucoup comme les meilleures en 1871 quand ces pages sont écrites. La France est vaincue, humiliée, elle connaît la guerre civile après avoir été tiraillée en 80 ans entre deux républiques, deux empereurs et deux rois, au prix de trois révolutions. D’ailleurs, s’annonce alors comme probable une restauration légitimiste de la royauté. Mais, en fait, un nouveau monde se dessine déjà, où ces fondamentaux-là, l’immuable, s’amenuisent, pour laisser place à des courants, des rapports de force par lesquels chacun veut imposer ses propres valeurs en perpétuelle évolution, dans une République qui se forge dans la douleur.
Aussi, le P. Marie-Antoine nous ramène aux seules valeurs immuables où s’abriter, celles de l’Évangile, à la fois force de libération du mal, force d’appui face à l’instabilité, force d’amour contre la haine et la violence, force d’espérance. Avec, en conclusion, l’invitation à s’unir, au final quel que soit le régime, « le mal se trouvant dans nos divisions intestines, qui ne réjouissent que nos ennemis. Et s’unir sur le terrain de principes sûrs, si on veut tirer quelque profit de l’expérience des événements, pour la même raison qu’il faut connaître sa route pour se remettre en chemin ».
86 pages. Prix public : 9,50 €. En vente dans les librairies et
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