On place dans les mains des martyrs l'instrument de leur supplice; voyez ce corps inanimé dans les bras de la plus aimante, la plus douloureuse des mères, et saluez la Reine des Martyrs. Voilà le fruit béni de ses entrailles : qu'il était beau dans la crèche, les lèvres tout humides de son lait maternel! Qu'il est beau maintenant que l'amour nous l'a mûri sur l'arbre du sacrifice, qu'il est beau empourpré du sang vermeil, et tout humide des larmes maternelles! Comme la branche s'incline quand son fruit est mûr pour l'offrir au voyageur altéré, ainsi s'incline Marie pour offrir Jésus à nos âmes!... 0 Reine des Martyrs! quel amour et quelle force dans l'amour.
Une femme errait un jour dans la solitude de Bersabée : Errabat in solitudine Bersabée (Gen. 21, 1, 1) ; c’était une mère... Il n'y avait pas une goutte d'eau dans ce désert et son enfant mourait de soif. « Non! non, s’écrie la mère, je ne verrai pas mourir mon enfant : Non videbo morientem puerum » (Gen. 21, 16), elle le laisse au pied d'un arbre et s'asseoit un peu plus loin pour gémir et pleurer: et sedens flevit (Ibid.).
Agar, c'est la mère avec son amour, mais avec sa faiblesse.
Marie, c'est la mère avec son amour, mais avec la force dans l'amour !
(Tomber à genoux). 0 Reine des Martyrs! par le corps inanimé de Jésus, notre victime, par les larmes que verse votre Cœur désolé, obtenez pour tous vos enfants, l'amour de votre doux Jésus, et l'amour fort jusqu'à la mort, l'amour qui fait les martyrs.
0 Jésus!... je baise vos plaies avec Marie! Je vous presse sur mon cœur et je m'enivre du bonheur de vous aimer, du bonheur de souffrir, de m'immoler et de mourir! Quel bonheur de vous recevoir dans mon cœur! Que toutes vos plaies s'impriment dans mon âme!
Consumez tout ce qu'il y a en moi qui n'est pas vous. Par la sainte Communion vivez toujours en moi.
« Non, non, ce n'est plus moi qui veux vivre, vous seul, ô Jésus, vivez toujours en moi! »
QUATORZIÈME ET DERNIÈRE STATION
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