Texte à méditer :   Le Vénérable Père Marie-Antoine de Lavaur, capucin, appelé Le Saint de Toulouse (1825-1907)
  
 
 
 
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Avec Marie-Joseph Cassant


Lu sur la Semaine Catholique de Toulouse du 1° décembre 1936

DEUX MOINES CONTEMPORAINS : LE P. MARIE-ANTOINE DE LAVAUR 

ET LE P.MARIE-JOSEPH CASSANT

La reconnaissance des précieux restes du Père Marie-Antoine, en leur transfert dans le couvent des R.P. Capucins de la Côte-Pavée, a été le dernier acte du tribunal diocésain, chargé d’instruire le Procès dit de l’Ordinaire, en vue de l’introduction de la cause du Serviteur de Dieu.

Et voilà qu’il est question du procès informatif pour établir la réputation de sainteté et des vertus héroïques d’un autre Serviteur de Dieu, le P. Marie-Joseph Cassant, religieux de l’abbaye Sainte-Marie du Désert, décédé jeune encore, en odeur de sainteté le 17 juin 1903.

Comme ils sont différents, ces deux serviteurs! Le P. Marie-Antoine vécut au grand jour de sa vie apostolique, sa vocation fut de saisir les foules pour les élever au Christ. Il était doué physiquement, intellectuellement, moralement, des qualités qui auraient fait de lui, en tous domaines, ce qu'on appelle "un personnage". Il mourut, vieillard, entouré de la vénération d'un peuple, ses funérailles furent une apothéose telle qu'on n'en a jamais vue de semblable à Toulouse!

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   Salle du Chapitre de l'Abbaye Saint-Marie du Désert (31530 Bellegarde-Sainte Marie),

où le P. Marie-Antoine a parlé à la communauté le 19 mars 1903.
  Dans l'assemblée se trouvait le P. Marie-Joseph Cassant, décédé trois mois plus tard,
  le 17 juin 1903, et béatifié le 3 octobre 2004.

Le P. Marie-Joseph, au contraire, vécut ignoré, dans la mort apparente d’une vie purement contemplative. Son apostolat fut la prière silencieuse et l’immolation devant Dieu seul. Petit de taille, d’une intelligente peu brillante, d’une santé très frêle, il semblait voué à la médiocrité. Il mourut à vingt-cinq ans ignoré du monde. A ses obsèques, à part la communauté monastique, cinq prêtres séculiers seulement et attirés là non par la réputation du défunt, mais par la procession du Corpus Christi car ce jour-là était le jour octave de la Fête-Dieu.

Mais sous la bure du Capucin et sous la coule du Moine, un même coeur battait. Les formules dans lesquelles l’un et l’autre synthétisaient leur vie intérieure sont identiques : « Tout pour Jésus ! Tout par Marie ! Je ne veux aimer, même Dieu, que pour Dieu ! »

Tous deux ont pratiqué, d’une manière exemplaire, les vertus théologales et morales, et il semble bien que pour l’un et l’autre, c’est dans l’exercice de la vertu de force qu’il faut chercher le point commun de leur physionomie spirituelle. Cependant, alors que le P. Marie-Antoine pratiqua surtout « l’agression » contre les puissances du mal, c’est l’endurance, la fermeté d’âme, la vie constante et uniforme dans le bien qui caractérise plutôt la vertu de force du P. Marie-Joseph.
 
Les moines, peu portés à répandre au dehors les parfums du cloître, ont bien tardé à s’occuper de la glorification de l’un des leurs. Espérons que ce retard ne fera pas obstacle à la glorification d’un nouveau Saint de chez nous. « Mirabilis Deus in Sanctus suis. » P.R.
                                            

  


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