D'une Persécution à l'autre
"Quand ma bouche ne pourra plus parler, que ceci parle encore"
D'UNE PERSÉCUTION À L'AUTRE
« Un Dieu fait homme, vivant trente-trois ans au milieu des hommes, donnant aux hommes la grande loi de l’amour, mort sur une croix pour les hommes, ressuscité, monté au Ciel et vivant toujours au milieu des hommes par l’Eucharistie et le Pape, voilà le plus grand fait qui domine le monde. La barque de Pierre peut être ballottée par les flots, c’est sa destinée, mais sombrer, jamais. Le sillon sanglant des martyrs, qui marque à travers les siècles le passage de la barque de Pierre, est toujours un sillon victorieux. »
Le P. Marie-Antoine parle à une France catholique en profond désarroi. Cette République qui semble installée de façon durable, est violemment anticléricale dès 1880, date de la première persécution. Après une courte accalmie qui permet aux religieux contraints à l’exil de rentrer dans leurs couvents, les prémices d’une nouvelle persécution, brutales ou insidieuses, se font sentir peu à peu, jusqu’au moment où, en 1903, les conditions sont réunies de l’imposer.
« Dieu n'est pas venu sur la terre pour y faire une œuvre incomplète. Quand il a dit je suis la vérité, il n'a fait ni distinction, ni réserves, il a donc enseigné toute vérité, tant dans l'ordre politique et social que dans l'ordre religieux. Quelques mots lui ont suffi pour cela Jésus est roi et il faut qu’il règne. Dieu vient toujours à son heure et ne laisse jamais au mal le dernier mot. Plein de respect pour l’homme, Il laisse son libre arbitre arriver à son apogée d’erreurs et de crimes, et puis il se lève. Nous voici au moment le plus solennel de la vie de l'humanité. Tout est en ébullition dans le monde entier, un monde nouveau se prépare. Jésus est roi et il faut qu’il règne.»
Entre deux persécutions, 1880-1903, entre deux exils pour les religieux, le P. Marie-Antoine reste dans son couvent de Toulouse. Les temps ont changé, la mission aussi, mais il s’adapte, les interrompt à peine, ne se lasse jusqu’à ses dernières forces il meurt en 1907- d’enseigner par ses prédications, ses écrits qu’il multiplie. Pour avoir la force de résister, le peuple doit connaître l’Évangile, l’amour de Jésus dont le Pape est le vicaire, « Christ vivant au milieu de nous ». Mais le vent anticlérical emporte tout sur son passage, la déchristianisation de la France est complète, violente, calculée. Pour le vieux missionnaire, c’est la résistance dans la solitude glacée du couvent, l’espérance vissée au cœur : Jésus est bien le Roi que l’humanité en désarroi cherche. Il est venu mourir pour ressusciter avec elle. Il aura le dernier mot.
En missionnaire, il rappelle, en écho à Léon XIII puis Pie X, que, face à la victoire de la force qui conduit à l’abîme des valeurs trahies, Jésus apporte les fondements d’une victoire de l’amour. Fondements de liberté, de justice, de fraternité, de bonté, qu’il faut défendre en entrant loyalement en république, mais unis pour un combat qui s’achèvera dans une France transfigurée reconstruisant pour l’humanité un monde nouveau.
L’auteur a réuni là son œuvre de combat, que seule la mort arrête en 1907, souvent diffusée déjà, sous toutes formes : brochures, articles de presse, tracts, homélies, lettres aux puissants. Il les a lui-même réunis pour les publier en 1893. Ceux ajoutés en annexe, de même esprit, sont postérieurs à cette date, ils ont ici toute leur place Une chronologie très complète est proposée en fin d’ouvrage : en vis à vis, la chronologie de la vie du P. Marie-Antoine, et celle de la France et de l’Église. Un moment de l’histoire de France peu traité « à partir du terrain », un document-clef rare sur une époque rejetée dans le plus grand flou des mémoires, et pourtant si éclairante pour notre temps. La plume prophétique du Père Marie-Antoine lui donne une réelle actualité.
Préfacé par l’historien dominicain Augustin Laffay.
656 pages. Prix public : 24,00 €. En vente dans les librairies et