Le Vénérable Père Marie-Antoine de Lavaur, capucin, appelé Le Saint de Toulouse (1825-1907)
  
 
 
 
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2. Plantation de la croix de Jérusalem (1885)


LA MONTAGNE SAINTE DES ESPÉLUGUES

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PLANTATION DE LA CROIX DE JÉRUSALEM (1885)

SOUS LE MANTEAU DE MARIE. HISTOIRE D'UNE PROVINCE par le P. Ernest de Beaulieu (1906)



Le beau spectacle du pèlerinage national de l8851 fut la plantation de la Croix de Jérusalem2.

« On la place en arrivant au pied du rocher de la Grotte, et le samedi, octave de Assomption, jour de miracles à Lourdes, on la porte pieds nus au sommet de la montagne. Là, se trouve un plateau où des milliers de fidèles peuvent s'assembler, mais où sans doute, il n'y a jamais eu pareille réunion depuis le commencement du monde3..."

PMA-65-hor.jpgCroix-Lourdes3.jpgLe P. Marie Antoine parait sur un rocher pour saluer la Croix.

Le P. Marie-Antoine aura 60 ans
le 23 décembre 1885. 


« En établissant ces montagnes sur leur base de granit, s'écrie-t-il, en les environnant des contours gracieux de ces collines et en faisant couler à leur pied les grandes eaux du Gave qui chantent et applaudissent avec nous, il pensait à la Croix et à l’Immaculée Conception, il leur préparait un piédestal : Parata sedes tua ex tunc. Quel beau trône! Ces montagnes, ces collines, et surtout ces montagnes de têtes et de cœurs que je vois sous mes yeux, vos enthousiasmes et vos tressaillements d'amour, ô Croix, voilà ton beau piédestal ! Saluons ces grandeurs ! Trois fois : Vive la Croix !!!»

Puis après avoir chanté les triomphes de la croix à Jérusalem, à Rome, à Lourdes, où la montagne du salut écrasera la montagne d'orgueil, d'avarice et d'impureté, qui se dresse en face d'elle : Triturabis montes et comminues, il dit poétiquement l'histoire de l'arbre qu'on vient d'arborer en ce lieu.

« 0 Croix, que tu es belle sur ce rocher! Tu résumes pour nous toute la beauté et toutes les gloires de Jérusalem, de Rome et de la France ; tu es fille de Jérusalem, d'où tu arrives ; nous avons planté ta sœur à Rome, à côté du trône du Pape, et toi, tu deviens aujourd'hui la mère et la gardienne de notre France !
 
« Je te salue, Croix de Jérusalem, toute embaumée du parfum du Calvaire, toute imprégnée du sang du Christ, toute imprégnée du sang de nos croisés, ces preux de notre France et ces preux du Christ, toute imprégnée de la sueur et des larmes d'amour de nos pèlerins, qui t'ont portée en triomphe dans les rues de Jérusalem ! Oui, nous pouvons et nous devons t'appeler la croix du martyre, et par conséquent la croix du triomphe. Ideo victor quia victima. Oui, mes frères, la croix triomphe sur cette montagne. Mais faisons-là monter plus haut encore et donnons-lui pour piédestal nos cœurs. Tous ensemble, crions encore une fois : Vive la Croix ! Les acclamations fusent, vingt fois répétées. Jamais, conclut l’Univers4, jamais croyons-nous, plus beau spectacle ne fut donné sur cette terre, de manifestations sublimes, de merveilles de l'esprit."
Lourdes75b.jpg



                                                                                                
TÉMOIGNAGES1
“Je le vois encore, dit un témoin, debout au milieu de ces messieurs, l’élite de la société parisienne et de toute la noblesse française, tel un général au milieu de ses soldats.

“Les pèlerins allaient ainsi saisir la lourde croix pour la porter sur leurs épaules, peu accoutumées à de tels poids.

“Arrêtez, Messieurs! s’écrie le prédicateur d’un ton de commandement. Pour s’approcher du buisson ardent, Moïse reçut l’ordre de quitter ses sandales. La Montagne du Calvaire est plus sainte que la terre de Jéthro. Enlevez vos chaussures.”

Sans hésitation, d’un mouvement, ces hommes quittent leurs souliers. “Quittez aussi vos bas, crie le missionnaire.” Les bas tombent à leur tour, et les pieds blancs et délicats apparaissent pour être déchirés et ensanglantés sur les cailloux du chemin.

“Je me souviens, dit une correspondance, de l’allocution improvisée pour cette plantation de croix. Comme toujours, la manière oratoire du P. Marie-Antoine eut le don d’électriser la foule. Il avait pour tribune les rocailles. On souriait, on pleurait, on vibrait, et on acclamait avec enthousiasme la Croix, Jésus, l’Immaculée, le Pape…”
 
1. Vie du P. Marie-Antoine par le P. Ernest-Marie de Beaulieu 1909

 
























1. 22 août 1885


2. Le 1° premier Pèlerinage national de Pénitence en Terre sainte, fondé par les Assomptionnistes, eut lieu  en 1882, du 20 avril au 8 juin, pour 1100 pèlerins conduits par le P. Marie-Antoine. Ils en ramenèrent deux croix monumentales qu’ils portèrent à leur retour aux pieds du Pape Léon XIII. C’est une de ces deux croix que le Père plantera en 1890 et que les Pèlerins acclameront comme « la Croix de France ». La croix érigée ici, est celle du 4° Pèlerinage à Jérusalem renouvelé chaque année.

3. Extrait du journal Le Pèlerin fondé par les Assomptionnistes en 1873.

4. L’Univers, journal catholique fondé en 1833 dont le journaliste Louis Veuillot fit la renommée et le tirage. Suspendu de 1860 à 1867 par Napoléon III pour son opposition à sa politique italienne, L’Univers fut remplacé par Le Monde. Il disparut en 1914.  


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