Le Vénérable Père Marie-Antoine de Lavaur, capucin, appelé Le Saint de Toulouse (1825-1907)
  
 
 
 
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2. Récit d'un témoin

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SAINT ANTOINE DE PADOUE A CONFIÉ AU SERVITEUR DE DIEU LE P. MARIE-ANTOINE
LA RENAISSANCE DE SA DÉVOTION A LA FIN DU XIX° SIÈCLE

L'ŒUVRE DU PAIN DES PAUVRES DE SAINT ANTOINE
 
Voici l'humble marchande de Toulon et son petit vaisseau de sauvetage chargé de bon pain blanc, la voici, sans bruit, sans mise en scène et sans fracas de discours, nous préparant la seule solution sociale possible. Allez dans l'arrière-boutique, grands chercheurs de solutions, et vous y verrez la solution toute faite. Tous viennent à notre saint, riches et pauvres, les riches pour demander, les pauvres pour recevoir, et riches et pauvres se reconnaissent, s'aiment et s'embrassent sur son cœur. La charité! la charité! S'aimer, s'embrasser, se pardonner sur le cœur de Jésus, oh! la belle, la grande solution sociale! Voyez comme notre saint nous l'enseigne. (P. Marie-Antoine)





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2.  EXTRAITS DE "RÉCIT D'UN TÉMOIN"1

 
L'offrande du P. Marie-Antoine au patriarche
de Constantinople
 
Mademoiselle Bouffier reçoit cinquante, soixante, et parfois soixante-dix lettres par jour! Elle se fait cependant un règle de répondre à tout le monde, soit par une lettre, soit, si la somme reçue n'atteint pas au moins 5 francs, par l'envoi, comme accusé de réception, de l'opuscule du R.P. Marie-Antoine, Les Grands Gloires de Saint Antoine. Ce petit livre a atteint son 141° mille2, et pour son compte, en deux ans, mademoiselle Bouffier en a distribué onze mille exemplaires!
 



Église Saint-Louis de Toulon où le P. Marie-Antoine anima une de ses toutes premières missions.


L'arrière-boutique de la mercière de Toulon
.

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Le 8 août 1894, vers 11 heures du matin, le second courrier de la journée lui apportait 13 lettres parmi lesquelles elle en discerna une de l'excellent P. Marie-Antoine.
- Bon, dit-elle, réservons-la pour la fin, car c'est sûrement quelque demande de secours.
Elle ne s'était pas trompée, mais pourtant ne put réprimer un mouvement de surprise en constatant que, cette fois, l'excellent P. Marie-Antoine prétendait tirer un chèque sérieux sur le petit tronc.                         
 
Voici cette lettre dans laquelle ceux qui connaissent l'infatigable religieux le reconnaîtront tout entier:
                                                                                          
"Vive Jésus! Marie! Joseph!
"En cours de prédication au couvent de Notre Dame, à Lautrec (Tarn) le 7 août (jusqu'au 15 août 94)
 
"Que le Seigneur, chère sœur en Jésus, vous donne en paix sa grâce, son saint amour et qu'il répande toujours sur vous et toutes les âmes si chères qui vous entourent ses plus abondantes bénédictions.

Voici, chère sœur en Jésus, une lettre que je reçois du Patriarche de Constantinople3, aux œuvres saintes duquel je me suis toujours si vivement intéressé. Il me parle de l'épouvantable catastrophe qui vient de désoler ses pauvres chrétiens.
Il n'a pas de pain pour les nourrir.
Que notre bien-aimé saint Antoine les nourrisse avec le pain de ses pauvres. La charité pourrait-elle avoir des limites et se laisser arrêter par des frontières?
Ayez donc la bonté, chère sœur, de lui répondre de suite, en mon nom, en lui envoyant mille francs pour le pain de ses pauvres.
Mettez la lettre que je vous écris dans la vôtre pour bien montrer combien je me suis intéressé à son malheur, et combien je me recommande à ses saintes prières et lui demande sa paternelle bénédiction.
Toujours en union de cœur et de prières dans le cœur bien-aimé de Jésus."

 

F. Marie-Antoine



"En me renvoyant la lettre du patriarche, donnez-moi des nouvelles de l'Œuvre de saint Antoine et de l'œuvre des Missions et de leur intendante, et de tous les amis.
Voici deux articles pour la Croix du Var. "Salut au cher rédacteur."


Un peu interdite, d'abord, par la belle assurance du religieux capucin, mademoiselle Bouffier se remit d'autant plus vite qu'elle était bien sûre de ne pouvoir payer les mille francs qu'on lui réclamait d'urgence. Où donc les aurait-elle pris?
- Bon, dit-elle, nous enverrons 500 francs au P. Marie-Antoine. Il faudra bien qu'il s'en contente.
Justement, la veille, deux étrangers, après avoir hésité quelques minutes devant la boutique, s'étaient enfin décidés à entrer. L'un d'eux avait déposé 100 francs dans la bourse, et l'autre avait dû renoncer à faire passer par l'étroite ouverture de la boîte cinq billets de banque de 100 francs pliés ensemble.
- Voilà, pensa-t-elle, qui fera l'affaire du P. Marie-Antoine.

Or, sur les deux heures de l'après-midi, le facteur, entre autres lettres, lui en remettait une recommandée venant de Paris.
Elle s'empressa de la décacheter: elle était anonyme et contenait un billet de 1000 francs.

L'intervention de la Providence était visible. Donnons cette lettre vraiment touchante dans sa simplicité: "Salon de Lecture des Magasins du Bon Marché, Paris. Pour le Pain des Pauvres de saint Antoine, en reconnaissance d'une prière exaucée." E.R.

Le surlendemain, pour se conformer aux intentions de saint Antoine si clairement manifestées, le billet de 1000 francs partait pour Constantinople.

1. Récit d'un témoin est le sous-titre donné par son auteur, Etienne Jouve, journaliste, à un ouvrage de 270 pages publié en 1900 à Paris, intitulé "L'Arrière-boutique de saint Antoine à Toulon et le Pain des Pauvres". Etienne Jouve, comme l'indique le P. Marie-Antoine dans la lettre qu'il lui adresse et qui est publiée en introduction, est directeur de La Croix du Var. Il y donne "une place d'honneur au récit des merveilles que saint Antoine ne cesse d'opérer dans l'arrière-boutique de Louise Bouffier au 41 rue Lafayette à Toulon".
2. Les Grandes Gloires de Saint Antoine atteindront les cinq cents mille exemplaires.

3.
Monseigneur Etienne-Pierre Azarian, patriarche des Arméniens catholiques, qui remerciera chaleureusement.                                                                              

Saint Antoine soulageant les souffrances

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L'offrande de la pauvre veuve au P. Marie-Antoine


C'est le grand voyageur de saint Antoine, le R.P. Marie-Antoine de passage à Toulon -une halte entre deux trains- qui nous le racontait, dans l'arrière-boutique le 17 juin dernier.

Une pauvre femme bien malheureuse et bien affligée, veuve, avec un fils dont l'inconduite la désolait et qui venait de perdre son emploi, se trouvait sans travail et sans ressources. Elle vint conter sa peine à l'excellent religieux, alors à Bordeaux, car c'est dans cette ville que le fait s'est passé.
                                                  
                             
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 - Recourez donc à saint Antoine de Padoue, lui dit le Père. Exposez-lui votre affaire et ayez confiance, il ne décourage personne.

- Oh! mon Père, reprit la pauvre femme, si saint Antoine pouvait faire ce miracle! Mon fils me fera mourir de chagrin. Si saint Antoine m'obtient qu'il redevienne le bon chrétien qu'il était avant qu'il n'eût rencontré de mauvais camarades, et s'il me procure un peu de travail pour moi-même, bien volontiers je lui promets, pour ses pauvres, les premiers vingt sous que je gagnerai.

Trois ou quatre jours après sa promesse, un changement inespéré s'opéra dans la conduite de son fils. Il reconnut ses torts, et promit à sa mère d'apporter plus de zèle et d'assiduité à son travail, dès qu'il aurait trouvé un nouvel emploi.

En même temps, une place des plus modestes était offerte à la pauvre mère. Il était temps, elle venait d'épuiser ses dernières économies. Le soir même elle reçut, pour salaire de sa journée, un franc, en deux pièces de cinquante centimes.

C'était un samedi. Elle ne voulut mettre aucun retard dans l'accomplissement de sa promesse. Le lendemain elle alla déposer ses deux pièces de cinquante centimes dans le tronc de saint Antoine à la chapelle de l'Alhambra, chez les religieux Assomptionnistes, puis assista dévotement à la messe et y communia.

Elle avait d'autant plus de mérite à s'acquitter si vie de sa dette, la pauvre femme, qu'à ce moment ces deux petites pièces de monnaie constituaient tout son avoir.

Mais peu lui importait, la promesse était formelle. Saint Antoine l'avait exaucée tout de suite, elle ne voulait pas se laisser vaincre en générosité.

Elle s'en revenait, l'esprit un peu préoccupé sans doute par la perspective d'une longue journée de jeûne, mais le cœur content tout de même, et de plus en plus rempli de confiance en la Providence.

Pensive, elle traversait, pour regagner son logis, la rue de la Trésorerie, lorsque ses yeux furent attirés par un objet brillant au milieu de la chaussée. Elle se baissa et reconnut une pièce de cinquante centimes. S'adressant aux personnes qui se trouvaient là, elle demande si quelqu'une d'elles n'aurait pas laissé tomber cette pièce.

- Gardez donc, brave femme, lui dit un passant aussi touché de son acte que de sa mise plus que modeste.

Comment n'aurait-elle pas vu, dans cette trouvaille inespérée, une attention de la Providence.

Le soir, à l'issue des vêpres, dans la rue Saint-Serin, sur le trottoir, une seconde pièce de dix sous semblait l'attendre au passage, inaperçue des nombreux passants qui circulaient autour d'elle, et visible, semblait-il, uniquement pour elle seule. Elle scintillait dans la boue, disait le bon Père Marie-Antoine, comme une petite étoile!

Dans la journée, saint Antoine lui avait rendu ses vingt sous.

 


 

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