Marie à Lourdes... parlons-en avec le P. Marie-Antoine
PAROLE D'APÔTRE
Marie... parlons-en avec le P. Marie-Antoine1
Notre-Dame à Lourdes
Voici qu'un souffle léger comme celui du zéphir vient agiter l'églantier de la grotte, Marie est là, elle vient sourire à la terre: c'est le sourire de la résurrection.
Je suis l'Immaculée-Conception... Marie seule pouvait prononcer ces paroles, parce que seule, avec Dieu seul, elle a la connaissance parfaite de toute la grandeur de sa mission, de ses gloires et de ses privilèges. Seule, elle pouvait ainsi les définir, dans un mot sublime. Aucun théologien de la terre, aucun ange du ciel ne l'aurait ainsi nommée. Tous les docteurs, tous les saints semblaient avoir épuisé ses louanges: ils en avaient rempli d’innombrables volumes. Tous ont dit qu'elle était pure, qu’elle était sainte, qu’elle était sans péché, mais aucun ne l’a appelée et surtout ne l'a définie l’Immaculée-Conception.
Oui, Pie IX qui l'a proclamé et qui, en le proclamant, m'a couronnée de mon plus beau diadème, Pie IX a bien fait. Oui, vient dire Marie, oui, je suis l'Immaculée-Conception. Et moi à mon tour, dans le Concile du Vatican que je prépare et qui se réunira le jour même de mon Immaculée-Conception, je couronnerai la Papauté de son plus beau diadème, le diadème de son infaillibilité.
Venez à la Grotte de l'Immaculée-Conception et vous verrez des miracles. Là, rien ne paraît plus naturel que le surnaturel. Là, on voit bien que Marie Immaculée peut autant par sa prière que Dieu par sa puissance.
Le monde se perdait par l'ignorance et la négation du surnaturel, et voilà que le surnaturel part de cette grotte comme un grand fleuve qui déborde de toute part, qui inonde la terre, qui la soulève et la porte ici au port du salut. Ici la foi se ranime, l'espérance se fortifie et la charité s'enflamme.
Le sourire de Marie Immaculée dans la Grotte est le gage infaillible d'un triomphe certain. Il peut tarder, mais il viendra. Une mère ne sourit pas quand ses enfants doivent périr.
Par ce doux sourire et cette grande parole, Marie disait à ses enfants: Ne craignez plus. Je viens au moment et à l'heure qu'il faut. Le Sensualisme est à son comble, je viens affirmer la pureté. Le Rationalisme tue le Surnaturel, je viens y plonger les âmes. L'égoïsme divise les cœurs, je viens les réunir dans un même amour.
Tandis que les juges de ce monde écrasait Bernadette de leur dédain, Marie Immaculée l'attirait à elle: Venez, ma fille, lui disait-elle. Ma fille, faites-moi la grâce de venir ici pendant quinze jours! Ô merveille! Ô prodige! Le croiriez-vous, mortels? La Reine du ciel, la Mère de Dieu, demande une grâce à une petite bergère couverte de haillons! Que de mystères, que de leçons...
Récitons le Rosaire
avec la même ferveur, soyons heureux de placer sur le front de Marie la triple couronne de ses mystères de joie, de douleur et de gloire si bien représentées par les feuilles, les épines et les fleurs du rosier de la Grotte.
Les processions sont le grand désir du cœur de Marie,
parce qu’elles sont la manifestation la plus éclatante et la plus touchante de notre amour pour elle. Jésus
n’est-il pas venu lui-même, comme en procession, au-devant de Marie avec toute la cour céleste, quand celle-ci est entrée dans sa gloire ?
Les premiers Chrétiens, dans les catacombes, faisaient aussi de mystérieuses processions en l’honneur de Marie, la Reine des martyrs. Ils accompagnaient son image avec des flambeaux, des hymnes et des parfums, mais quand finirent les persécutions et que l’Eglise triomphante put étaler au-dehors les pompes de son culte, elle ne manqua pas de faire des processions solennelles en l’honneur de Marie. Elle l’invoquait surtout aux jours de détresse et de calamité comme Mère de la sainte espérance, et Secours tout puissant des Chrétiens.
Je suis l'Immaculée-Conception. Cette grande parole est une parole de transfiguration, et c’est pour nous qu’elle a été prononcée. Pieux pèlerins, réjouissez-vous. En la prononçant, Marie a voulu dire : Mes enfants, soyez saintement fiers, ce privilège exceptionnel et si glorieux, votre Mère du ciel veut le partager avec vous ! L’enfant ne doit-il pas ressembler à sa mère ? Et tout ce que possède la mère ne devient-il pas son héritage ? Vous êtes venus les yeux pleins de larmes, vous étiez les fils d’Ève, la coupable, la malheureuse mère et, hélas ! vous portiez sa ressemblance, vous aviez pour héritage la douleur. Maintenant, plus de larmes, plus de deuil, plus de tristesse. Voici que tout est renouvelé, tout est transfiguré. Vous n’êtes plus les fils d’Ève, vous êtes les fils de l’Immaculée-Conception !
1. Cette page est tirée des œuvres du P. Marie-Antoine Le Lis Immaculé (suite), La Sainte Amitié, Vatican 1 et l'Infaillibilité (suite), et le Pieux Pèlerin